10 holes full range

Bonjour tout le monde,

Je voulais savoir en toute honnêteté si vous utilisez souvent tous les trous de vos harmonicas?
J'ai remarqué qu'il m'est plutôt rare de monter au dessus de 6.
Bien sûr, ça m'arrive, mais c'est peu le cas finalement.
J'ai une poignée de Big Six, et je m'aperçois que lorsque j'en mets un dans ma poche plutôt qu'un autre, je ne suis que très rarement pénalisé sur morceau.

Alors bien sûr, je ne vais pas tirer des statistiques d'utilisations, mais je me dis que j'ai un jeu finalement toujours très limité.

Est-ce que vous pouvez me faire part de vos retours/expériences ? Suis-je le seul dans ce cas ?

Bon, déjà à la base, l'harmo est super asymétrique.
L'octave aigue a une configuration telle qu'on pourrait dire qu'elle est une sorte de miroir de l'octave médium.
Les altés pas aux même endroits, et tout, et tout..Ce qui nécessite de retourner son cerveau.
Octave grave, médium, aigue, elles ne ressemblent point.
C'est là une des difficultés majeures qui se pose : l'intégration mentale de l'instrument nécessaire avant de pouvoir conceptualiser et développer des phrasés au gré des positions, des tonalités. Si c'est un handicap, ça l'est pour le joueur, non pour l'instrument. Cette asymétrie est aussi une des grandes richesses de l'instrument : quand on change d'octave, c'est comme si on changeait d'instrument. Il y a une ligne de rupture entre chaque octave qui fait que le jeu sur l'harmo est rarement monotone. On renouvelle ses sensations lorsqu'on saute une octave. Les bends sont alternatifs comme ils ne sont pas positionnés aux mêmes endroits. Par exemple, en C, l'octave aigue recèle de pas mal de bends intéressants, absents des mediums.
Du fait du background blues de la plupart des harmonicistes et de la faveur de l'octave grave pour ces derniers, il est fréquent d'entendre tout ce qui s'approche des graves et du jeu en accords en 2nde position qui lui est associé. C'est culturel plus que technique car l'octave aigue n'est pas plus difficile que celle des graves.
Si l'on écoute Howard Levy, on se rend compte que quand le tempo grandit, ce dernier ne se balade pas bcp dans les aigus. Il s'en sert surtout pour finir ou débuter des phrasés, pour conclure ou prendre son élan. Elle peut alors paraître accessoire, décorative.
En tout cas, en toute objectivité, il n'y a aucune raison liée à la difficulté technique de l'octave médium, ou à sa structure, configuration, qui puisse expliquer son emploi plus modeste. Seulement, sans doute, un héritage historique et culturel. Si on la travaille autant que les autres, elle peut devenir aussi facile. Mais bon, quel musicien, tous instruments confondus, s'apesantit longtemps dans les aigus ?

bao° a écrit: Mais bon, quel musicien, tous instruments confondus, s'apesantit longtemps dans les aigus ?

Sauf lui:

Excellent ! :-)

Comme artiste qui va beaucoup dans les aigus il y a aussi vincent peirani dont je recommande l'écoute parce qu'il fait du grand frère de l'harmonica à savoir l'accordéon

Franchement, j'en suis au stade où je me cherche des tabs sur le net qui imposent un peu le jeu en aigus, ne serait-ce que pour une question de pratique cérébrale, parce que je n'y vais pas suffisament souvent, du coup c'est inhabituel, c'est presque comme d'écrire avec un stylo (j'ai honte de le dire).

Sinon, ce que tu peux faire, c'est transposer des thèmes que tu connais à l'octave aigue, tout simplement

Il me semble que le logiciel harmotab (je ne me rappelle plus son nom) permet de produire ce genre de tabs

Ah oui!!! Bonne idée ça. De mémoire, il me semble aussi que c'est harmotab.

Salut,

J'utilise souvent les trous 7 à 10 dans les musiques traditionnelles en 1ère position mais dans ces cas là, je prends un harmo en G car je n'aime pas les aigus "stridents"...
Par contre, en blues ou country "2ème position", je reste souvent (voir toujours) dans les 6 premiers.